Story: Projet : Contrôle (Project: Control)
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“Ce rapport trimestriel est… insatisfaisant,” a déclaré le manager de Colette d’un ton monocorde. “Il n’y a pas assez de détails. Et il y a trop de chiffres sur le graphique. La police devrait être plus grande. Les tableaux devraient utiliser les couleurs de notre marque. Et vous devriez tout dupliquer à la fin.”
“Le dupliquer, monsieur ?”
“Une copie pour moi, et une autre pour le chef de service.”
“Mais… je n’ai pas besoin de tout dupliquer. Vous pourriez simplement imprimer le document deux fois, monsieur.”
“Nous ne vous payons pas pour avoir des idées ingénieuses, Colette. Nous vous payons pour suivre les instructions.”
“Je suis désolée, monsieur,” a-t-elle marmonné.
“Qu’est-ce que c’était ? Je ne vous entends pas.”
“Monsieur, j’ai vraiment tout donné. J’ai travaillé tard, et le week-end.”
“Cela n’a aucune importance. Dans cette entreprise, nous ne pouvons pas tolérer une performance médiocre. Si vous ne répondez pas à nos exigences, alors votre salaire devrait être réduit. N’êtes-vous pas d’accord ?”
“Oui, monsieur.”
Colette est retournée à son bureau – en descendant six étages, en parcourant cinq couloirs, et en entrant dans une grande salle éclairée par des tubes fluorescents. Il y avait des fenêtres, mais elles étaient très petites et placées très haut, de sorte qu’elle ne pouvait pas voir l’extérieur.
Elle a avalé un peu de café. Elle était tellement épuisée que cela ne semblait avoir aucun effet. Au cours des derniers mois, son manager lui avait donné de plus en plus de travail. Elle avait préparé tellement de rapports qu’elle en oubliait parfois le contenu, en cours de route.
Elle détestait ce travail, mais le salaire était bon, et elle ne savait pas quoi faire d’autre. D’autres entreprises seraient probablement encore pires. Si elle travaillait dur ici, peut-être qu’elle finirait par être promue.
Son téléphone a vibré. Il y avait un message.
“N’IGNOREZ PAS CE MESSAGE. Vous ne me connaissez pas mais moi je vous connais. Votre cerveau a été lavé, Colette. Vous ne voulez pas vraiment travailler pour eux. Vous ne me croyez pas ? Regardez dans le dossier intitulé ‘Projet : Contrôle’. Le mot de passe est ‘Obéissance’.”
Au début, Colette n’a pas su quoi faire. Mais elle a cherché le dossier sur le réseau de l’entreprise et l’a trouvé. Elle a entré le mot de passe et, à sa grande surprise, le dossier s’est ouvert.
À l’intérieur, il y avait des centaines de fichiers, chacun portant le nom d’un employé différent. Quand Colette a trouvé un fichier à son nom, elle a retenu son souffle. Elle a ouvert le fichier.
“Le sujet est une femme de trente ans. Dix milligrammes du médicament ont été ajoutés à son café quotidiennement depuis trois ans. Le sujet est moins créatif, plus docile et accepte de plus en plus de travail sans se plaindre. Recommandation : augmenter la dose.”
Colette a recraché son café. Un autre message est arrivé.
“Ils fabriquent le médicament au niveau B-Six. Le code est quatre deux sept huit. Il y a une bombe sous votre bureau. Emmenez-la au laboratoire. Il y a deux boutons ; appuyez dessus en même temps, et maintenez-les enfoncés pendant cinq secondes. Ensuite, vous aurez dix minutes. Vous pouvez y arriver. Tout le monde compte sur vous.”
Colette a tâtonné sous son bureau d’une main tremblante. Il y avait quelque chose de lourd vers le fond, caché parmi les câbles d’alimentation. Elle a regardé autour d’elle. Tous les autres tapaient rapidement, fixant leurs écrans sans ciller.
Elle a pris l’engin. C’était très compliqué, avec des microprocesseurs et des fils emmêlés entourant trois tubes rouges.
Ce n’était pas une blague. Les fichiers étaient réels. La bombe était réelle.
Colette n’en revenait pas d’elle-même. Elle n’avait pas peur. Pour la première fois depuis des années, elle s’est sentie aux commandes. Elle avait l’impression de se soucier vraiment de quelque chose. Elle allait le faire.
“Colette !” a crié son manager.
Colette a relevé la tête. Elle s’était assoupie sur le bureau du manager, dans son espace de travail. Elle s’est levée, confuse. Elle s’est frotté les yeux et a ajusté sa veste.
“J’ai été très indulgent avec vous, Colette, malgré votre attitude non professionnelle, vos efforts à moitié faits et votre mépris continu pour la hiérarchie de cette organisation !” a sifflé le manager. “Mais c’en est trop ! Vous êtes virée !”
Quelques larmes ont brillé sur les joues de Colette. “Oh…” a-t-elle dit en souriant. “Merci, monsieur !”